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Mort de Brian Epstein et premier échec[modifier]

Le 25 juin 1967, les Beatles se produisent devant plus de 400 millions de téléspectateurs à travers le monde, à l'occasion de la toute première émission diffusée par satellite, Our World. En direct du studio 1 d'Abbey Road et en « Mondovision », ils interprètent une chanson spécialement composée par John Lennon pour l'occasion  : All You Need Is Love56. Le triomphe est total. Le 45 tours publié le 7 juillets'installe directement à la première place des charts et y reste trois semaines.

Le 24 juillet, paraît en pleine page dans The Times une pétition financée et signée par les quatre Beatles et leur manager intitulée « La loi interdisant la Marijuana est immorale en principe et inapplicable en pratique », un appel contre la prohibition en vigueur depuis l'instauration du Dangerous Drug Act en 196557,58.

Mais c'est durant ce fameux « Summer of Love » (« l'été de l'amour ») sur fond de Sgt Pepper's que Brian Epstein est retrouvé sans vie dans sa maison, à 32 ans, suite à une surdose de barbituriques, le 27 août. Les Beatles apprennent sa mort au retour d'un séminaire d'initiation à la méditation transcendantale avec Maharishi Mahesh Yogi à Bangor, au Pays de Galles, où chacun s'est vu délivrer un mantra. La disparition de leur manager les laisse totalement désemparés et marque une nouvelle fissure dans leur carrière59,13.

C'est également à la même époque que Paul McCartney prend clairement les rênes du groupe, un rôle laissé vacant par John Lennon dont l'ego se dissout sous l'effet du LSDBourreau de travail (« workaholic »), Paul est dès lors à l'origine de la plupart des projets, la majorité des n°1 des Beatles sont son œuvre, et il n'a de cesse de lutter contre la démobilisation progressive des autres membres du groupe.

L'année 1967 se termine par l'éreintement critique de leur film Magical Mystery Tour, considéré à sa sortie (en fait, une diffusion télévisée sur la BBC à Noël) comme leur premier véritable échec. Un film tourné sans scénario — « mystérieux » même pour ses acteurs — et dont les séquences filmées des titres I Am the Walrus et Your Mother Should Know constituent les meilleurs moments. Le fait que les téléspectateurs britanniques l'aient vu en noir et blanc ne sert assurément pas sa cause. La bande-son, publiée sur un format « double EP » composé de 6 titres contient toutefois ces nouvelles perles que sont le très élaboré I Am the Walrus de John Lennon et The Fool on the Hillde Paul McCartney. Aux États-Unis, Magical Mystery Tour n'est pas un double EP, mais un album entier, sur lequel on retrouve compilés en face B les 45 tours publiés en 1967, comme les indissociables Strawberry Fields Forever/Penny Lane ainsi que All You Need Is Love et Hello Goodbye. C'est cet album, finalement publié en 1976 au Royaume-Uni, qui intégrera la discographie officielle des Beatles à partir de la réédition de tout leur catalogue en CD au milieu des années 1980.

Les personnages du Walrus (tiré du livre De l'autre côté du miroir de Lewis Carroll), de Lady Madonna et du Fool on the Hill, ainsi queStrawberry Fields, sont également repris en référence dans Glass Onion du double album blanc en 1968 — « The Walrus was Paul » (« le morse, c'était Paul ») chante John Lennon en se moquant de toutes les folles interprétations faites autour de ses textes…

Fondation d'Apple Corps[modifier]

Articles détaillés : Apple Corps et Apple Records.

Lorsque les Beatles, désormais « orphelins » de Brian Epstein, apprennent que leur capital peut être soit investi dans la création d'une entreprise, soit dilapidé en impôts divers, ils choisissent la première solution, débouchant sur la naissance de leur compagnie Apple Corps.

Le nom, comme le logo, proviennent d'un célèbre tableau de René Magritte acquis par Paul McCartney. Apple est lancée en janvier 1968, avec ses divisions Apple Records (label sur lequel leurs disques seront désormais publiés), Apple ElectronicsApple PublishingApple Filmset Apple Retail. En plus de couvrir les finances et les activités des Beatles, la compagnie est censée apporter de l'aide à tout artiste dans le monde qui voudrait lancer un projet artistique de valeur. Durant les deux dernières années d'existence du groupe, le résultat sera pour le moins contrasté. Des rêveurs et des utopistes tels que « The Fool », un groupe de jeunes dessinateurs de mode hollandais, et « Magic Alex », alias Alex Mardas, feront perdre des milliers de livres aux Beatles13.

L'Inde et le Maharishi[modifier]

Article détaillé  : Les Beatles en Inde

Les Beatles ont décidé de partir avec leurs épouses et amis dans le nord de l'Inde, à Rishikesh, rejoindre le Maharishi Mahesh Yogi, afin de recevoir son enseignement et approfondir leur expérience de la méditation transcendantale. Du 3 au 11 février 196821, avant de prendre la direction du sous-continent, ils entrent en studio pour enregistrer quatre titres (Lady MadonnaThe Inner LightHey Bulldog et Across The Universe) qui connaîtront des destins divers en termes de publication. Ce sont les deux premiers qui sont choisis pour être publiés en single, le 15 mars, durant l'absence du groupe. Lady Madonna, écrit par Paul, est N°1 au Royaume-Uni.

Mi-février, c'est le grand départ. Les Beatles intègrent l'ashram du Maharishi. Ringo Starr reste quinze jours, Paul McCartney un mois, John Lennon et George Harrison huit semaines60.

Ce séjour se traduit notamment par une des plus fécondes périodes créative de l'histoire du groupe, puisqu'une quarantaine de chansons sont composées sur place, qui rempliront la quasi-totalité de leur prochain album, et jusqu'à leurs disques solos, après leur séparation5.

Avec des années de recul, chacun des quatre Beatles soulignera tout le bien que leur a fait cette expérience, ce repos spirituel loin de la folie qui les entourait dans le monde entier, et tout ce qu'ils en ont retiré60, et tous resteront à long terme des adeptes de la méditation transcendantale. Sur le moment en revanche, leurs réactions sont mitigées et vont jusqu'au terrible ressentiment de John Lennon.

« Je ne suis resté que deux semaines », raconte Ringo Starr, qui compare l'ashram du Maharishi aux camps de vacance de son enfance60. « Je ne retirais pas ce que j'en espérais et la nourriture était impossible »60. Second membre du groupe à quitter Rishikesh, au bout d'un mois, Paul McCartney explique  : « J'étais ravi, mais je me demandais comment les autres (John et George) allaient sortir de là. Ils sont revenus en racontant que le Maharishi avait dragué une jolie américaine blonde à cheveux courts »60. Il s'agit d'une rumeur concernant l'actrice Mia Farrow présente, comme une importante troupe d'occidentaux et d'amis du groupe, à ce séminaire au pied de l'Himalaya. A Rishikesh, en avril 1968, la possibilité que le « maître » ait des faiblesses coupables met John Lennon hors de lui. Il pense avoir « percé le bluff »60 du Maharishi, quitte l'endroit sur le champ en compagnie de George Harrison6 et compose la chanson accusatrice Sexy Sadie  : « You made a fool of everyone / Tu t'es moqué de tout le monde ») où il présente le guru indien comme un imposteur60.

Plus tard, le ressentiment envers le Maharishi s'estompe, George Harrison qualifiant ces « bruits, que les médias ont repris pendant des années au sujet du Maharishi, toutes ces conneries » comme une « pure invention »60. Quant à Lennon, il explique rester totalement favorable à la méditation, ajoutant  : « Je ne sais pas à quel niveau se situe le maître, mais on a passé de chouettes vacances, on est revenus frais et dispos pour jouer les hommes d'affaires. (…) Je ne regrette rien à propos de la méditation. J'y crois encore et la pratique à l'occasion »60.

Cet épisode a ouvert, du jour au lendemain, l'Occident à la méditation, au yoga et à la philosophie orientale, quasiment inconnus auparavant61.

Yoko Ono et l'Album blanc[modifier]

Article détaillé  : The Beatles (album)

Cet hiver-là, John Lennon se rapproche de l'artiste d'avant-garde japonaise Yoko Ono, qui lui écrit quotidiennement lorsqu'il se trouve à Rishikesh... avec son épouse Cynthia. «  J'ai rencontré Yoko avant de partir, j'ai eu beaucoup de temps là-bas pour réfléchir. Trois mois à ne rien faire d'autre que méditer et réfléchir. Je suis rentré à la maison et je suis tombé amoureux de Yoko. Cela a mis un point final à tout ça. Et c'est magnifique »6 raconte Lennon. À son retour, le fondateur des Beatles consomme son amour avec Yoko et ne s'en sépare plus, délaissant Cynthia, la mère de son fils Julian qui n'a que cinq ans. Ils ne reverront quasiment plus John.

La pochette toute blanche de l'album The Beatles, plus connu sous le nom d'« album blanc ».

En mai, les Beatles entrent en studio pour enregistrer le double album blanc, dont le titre est tout simplement The Beatles, à partir du matériel majoritairement composé en Inde, sur le seul instrument dont ils disposaient, la guitare acoustique. Plusieurs chansons créées et jouées durant leur séjour, comme Dear Prudence et Julia de Lennon - sur lesquelles John met en pratique une nouvelle technique de picking, apprise de Donovan - ainsi que Blackbird,Mother Nature's SonI Will et Rocky Raccoon, de McCartney, apparaîtront sur le disque, jouées en solo par leur auteur ou enregistrées en formation réduite.

Selon leur habitude — publier des titres sur 45 tours qui ne sont pas inclus dans les albums — les Beatles sortent en août le single Hey Jude/Revolution enregistré durant les séances de l'album blanc, qui connaît de nouveau un grand succès, malgré la longueur tout à fait inhabituelle de Hey Jude — 7 minutes dont quatre sont une répétition en chœur et crescendo de « Na na na nananana, na na na nananana Hey Jude ». C'est une chanson de McCartney, divisée en deux parties distinctes, destinée au fils de John, Julian, qui est unanimement saluée, tandis que Lennon a tenu à délivrer un message politique en plein bouillonnement de la jeunesse occidentale — mai 1968 en France, notamment. Dans la version rock deRevolution - celle qui figure en face B du 45 tours - il dit  : « But when you talk about destruction, don't you know that you can count me out / Si tu parles de destruction, ne compte pas sur moi », alors que dans la version blues, plus lente, qui figure sur l'album blanc, enregistrée plus tôt, il avait répété la deuxième partie de la phrase en remplaçant out par in (« ne compte pas sur moi/compte sur moi »). Lennon a expliqué que, encore indécis sur ce sujet, il avait préféré, dans un premier temps, considérer les deux options… Rock & Folk, dans son numéro consacré à cet album62, qualifiera la version rapide d'un peu « réactionnaire » et se félicitera de la version lente, considérée comme tournant selon lui en dérision le dénigrement de l'idée de révolution.

Ces sessions à Abbey Road sont tendues, la présence de Yoko Ono dans le studio, aux côtés de John, perturbe ses camarades. L'ambiance se dégrade. Chacun enregistre souvent séparément et se sert des autres comme « musiciens de studio » sur ses propres compositions. D'ailleurs, avant de coucher sur bande le titre qui ouvre cet album, Back in the U.S.S.R., Ringo Starr se met en congé du groupe. Les « Fab Four » continuent à enregistrer  : Paul McCartney se met à la batterie — il en joue donc sur Back in the U.S.S.R. mais aussi sur Dear Prudence — et George Harrison à la basse.

Ce qu'en dit Ringo témoigne bien de l'atmosphère qui régnait lors de ces sessions  :

« Je suis parti parce que j'éprouvais deux sentiments  : celui de ne pas très bien jouer et celui que les trois autres étaient vraiment heureux, et que j'étais un étranger. Je suis allé voir John. […] Je lui ai dit  : « Je quitte le groupe parce que je ne joue pas bien. Parce que j'ai l'impression de ne pas être aimé, d'être exclu. Alors que vous êtes tellement proches tous les trois ». John m'a répondu  : « Je croyais que c'était vous trois qui étiez très liés ! » Je suis ensuite allé voir Paul et je lui ai dit la même chose. Paul m'a répondu « Je croyais que c'était vous trois ! » Je n'ai pas pris la peine d'aller voir George, j'ai dit  : « Je pars en vacances ». J'ai pris les gosses et je suis parti pour la Sardaigne6. »

Lorsque Ringo Starr revient de Sardaigne, il découvre sa batterie couverte de fleurs dans le studio d'Abbey Road. Ils se resserrent dans un tout petit espace pour enregistrer en direct le Yer Blues de John Lennon6, se déchaînent en interprétant Helter Skelter de Paul McCartney  : on entend même Ringo hurler « J'ai des ampoules aux doigts ! » (« I've got blisters on my fingers »), à la fin du morceau. L'origine de cette chanson est à chercher dans un article d'un magazine musical, à propos du titre I Can See for Miles des Who. Cet article disait que ce titre était d'une « violence » inouïe. Paul décide, avant même d'avoir entendu la chanson en question, d'écrire un titre encore plus violent — il se rend compte plus tard, à l'audition de I Can See For Miles, que la revue exagérait quelque peu…

La tension accumulée durant ces sessions de l'été et automne 1968 retombe également lorsque George Harrison invite Eric Clapton, pour jouer le solo de guitare sur son titre While My Guitar Gently Weeps.

Publié le 22 novembre 1968The Beatles est salué comme une grande réussite et connaît un immense succès commercial. Le public est cependant déconcerté par Revolution 9, un long collage sonore expérimental de neuf minutes, réalisé par John et Yoko. George Martin et les trois autres Beatles supplient John de retirer ce titre du disque, sans succès. Dans le genre expérimental, Lennon et Ono font encore plus fort en publiant, le même mois, leur album Two Virgins, enregistré en mai 1968 le soir où ils consommèrent leur amour pour la première fois et où tous deux apparaissent nus sur la pochette63.




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