Guitare Débutant



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Histoire[modifier]

1957 à 1962 : la formation et les débuts[modifier]

Des Quarrymen aux Beatles[modifier]

Article détaillé : The Quarrymen.

« Rien ne m'a vraiment touché jusqu'au jour où j'ai entendu Elvis. S'il n'y avait pas eu un Elvis, il n'y aurait pas eu les Beatles6. »

— John Lennon

John Lennon est un adolescent de Liverpool élevé par sa tante « Mimi » — Mary Elizabeth de son vrai nom12. Son père, Alfred « Freddie » Lennon, un marin, a rapidement délaissé sa mère, Julia Stanley, et son enfant qu'elle n'avait pas les moyens de garder seule auprès d'elle. Dès qu'il découvre Elvis et le rock 'n' roll, John veut devenir musicien, se voit offrir un Banjo puis une guitare par sa mère, et ne tarde pas à monter son premier groupe, The Quarrymen.

Le 6 juillet 19575, à Woolton dans la banlieue de Liverpool, John Lennon, qui a alors 16 ans, et son groupe de skiffle donnent un concert pour la fête paroissiale de l'église St. Peter. À la fin du concert, Ivan Vaughan, un ami commun, présente Paul McCartney à John Lennon. Paul prend alors une guitare et joue Twenty Flight Rock d'Eddie Cochran devant un John un peu éméché mais néanmoins très impressionné. Quelques jours plus tard, Pete Shotton, autre membre des Quarrymen, propose à Paul de se joindre au groupe. Celui-ci, qui n'a que 15 ans, accepte.

La maison du 20, Forthlin Road, où vécutPaul McCartney avec son père et son frère, à Liverpool.

En février 19585, sur l'insistance de Paul, et malgré les réticences de John qui le trouve trop jeune,George Harrison intègre le groupe comme guitariste solo. À trois – guitaristes et chanteurs – au sein d'une formation à géométrie variable qui s'appellera à tour de rôle, The Rainbows et Johnny and the Moondogs13, avec ou sans batteur, ils jouent dans les clubs de Liverpool, comme le Jaracanda, un coffee-shop dirigé par Allan Williams qui officie en tant qu'agent pour le groupe débutant. Ils se produisent également au Casbah, dirigé par Mona Best, la mère de leur futur batteur Pete Best. D'autres portes s'ouvrent ensuite, dont le Cavern Jazz Club, alors que le rock 'n' roll et le Mersey Beat, les styles des groupes de Liverpool, deviennent populaires dans cette ville.

Autodidactes, influencés par le rock 'n' roll (Elvis Presley pour commencer, mais également Chuck BerryBuddy HollyLittle RichardGene Vincent et bien d'autres) et le blues noir américain, ils jouent les morceaux de rock du moment « à l'oreille », sans partitions. Mais dès le départ aussi,John Lennon et Paul McCartney s'associent et s'entendent pour écrire ensemble des chansons, par dizaines, assis face à face avec leurs guitares dans une parfaite symétrie (Paul est gaucher), affinant leur technique au fur et à mesure. Quelques-unes d'entre elles ressortiront sur les albums des Beatles des années plus tard5. Ils partagent également un drame qui les rapproche  : Paul McCartney a perdu sa mère Mary, terrassée par un cancer du sein en 1956, tandis que la mère de John, Julia, meurt écrasée par une voiture conduite par un policier ivre en 195813.

Les futurs « Fab Four » utilisent différentes variantes de leur nom (Beetles, Silver Beetles, Long John and the Silver Beatles, Silver Beats) avant de se fixer sur le mot-valise « Beatles14 » pendant l'année 1960. Il s'agit en fait de références au groupe accompagnant Buddy Holly, The Crickets, et au film L'Équipée sauvage avec Marlon Brando, où il est question d'un gang du nom de « Beetles » (« scarabées »). Il fait aussi référence au rythme (beat) du rock 'n' roll (appelé beat music). Les quatre adoptent définitivement cette appellation (attribuée à John Lennon et Stuart Sutcliffe) en août 1960, lorsque débute leur premier engagement sérieux, que leur a déniché Allan Williams à Hambourg, où ils vont rencontrer Klaus Voormann et Astrid Kirchherr.

Les séjours à Hambourg[modifier]

Bruno Koschmider, propriétaire de l'Indra Club et du Kaiserkeller, engage donc les Beatles à Hambourg, sur les indications d'Allan Williams.

L'Indra, un club hambourgeois où les Beatles jouèrent à leurs débuts.

Cinq jours avant de partir pour l'Allemagne, le 17 août 19605, ils ont auditionné et engagé Pete Bestcomme batteur, alors que Stuart Sutcliffe est leur bassiste depuis le début de l'année. Mais ce dernier, copain de John Lennon, qui a pu rejoindre le groupe tout simplement parce qu'il avait assez d'argent (artiste-peintre en devenir, il a vendu une de ses toiles) pour s'acheter un instrument, ne sait pas en jouer. Il se produit dos au public afin que cela ne se voie pas et « joue » même parfois sans que son instrument soit branché à un ampli15. Sutcliffe tombe amoureux d'Astrid Kirchherr (qui prend les premières photos du groupe, des clichés restés célèbres16) et décide de rester à Hambourg en1961 lorsque ses camarades regagnent l'Angleterre. Entre leurs différents voyages en Allemagne, ils continuent à se produire à Liverpool et dans ses environs, se constituant un solide noyau de fans, mais restent inconnus au-delà du « Merseyside », se retrouvant notamment, en décembre 1961, à jouer devant 18 personnes à Aldershot dans la lointaine banlieue de Londres15.

Paul McCartney, jusque-là guitariste au même titre que John Lennon et George Harrison, est devenu le bassiste du groupe (ses deux camarades n'étant pas enthousiastes pour tenir ce rôle) après le départ de Sutcliffe, qui décède à 21 ans le10 avril 19625 d'une congestion cérébrale, trois jours avant que les Beatles ne posent à nouveau le pied sur le sol allemand pour un nouvel engagement de sept semaines au Star Club.

Les Beatles font en tout cinq séjours à Hambourg (d'août à novembre 1960, de mars à juillet 1961, d'avril à mai 1962, puis en novembre et en décembre 19625), le premier d'entre eux étant interrompu simultanément par le renvoi en Angleterre de George Harrison car il est encore mineur et les expulsions de Paul McCartney et Pete Best pour avoir involontairement mis le feu à leur loge6. Pour satisfaire le public des clubs de la cité hanséatique, les Beatles élargissent leur répertoire, donnent des concerts physiquement éprouvants, et recourent auxamphétamines pour rester éveillés. Les jeunes gens sont par ailleurs logés dans des conditions difficiles, voire quasiment insalubres6.

D'autres groupes de Liverpool se produisent à Hambourg, comme Rory Storm and the Hurricanes, dont le batteur se nomme Ringo Starr. Les Beatles envient sa notoriété et apprécient sa compagnie. Les deux groupes partagent l'affiche de très nombreuses fois à Liverpool15, et se retrouvent au Kaiserkeller du côté de la Reeperbahn pendant plus d'un mois en octobre et novembre 1960, où Ringo aura l'occasion de jouer avec eux13.

C'est aussi à Hambourg qu'ils décrochent leur premier contrat d'enregistrement, chez Polydor, en tant qu'accompagnateurs du chanteur et guitariste Tony Sheridan. Le 45 tours My Bonnie par Tony Sheridan and The Beat Brothers est publié en octobre 1961.

« J'ai grandi à Hambourg, pas à Liverpool » dira plus tard John Lennon. Évoquant cette période des débuts, il racontera aussi  : « Quand les Beatles déprimaient et se disaient « On n'ira jamais nulle part, on joue pour des cachets merdiques, on est dans des loges merdiques », je disais « Où on va, les potes ? », et eux, « Tout en haut, Johnny ! », et moi « C'est où ça ? », et eux « Au plus top du plus pop ! » (to the toppermost of the poppermost), et moi « Exact ! ». Et on se sentait mieux6. »

Par ailleurs, nostalgique de cette époque « cuir », on entend aussi John Lennon expliquer dans le disque Anthology 1  : « Ce que nous avons fait de meilleur n'a jamais été enregistré. Nous étions des performers, nous jouions du pur rock (straight rock) dans les salles de danse (dance halls), à Liverpool et à Hambourg, et ce que nous produisions était fantastique. Il n'y avait personne pour nous égaler en Grande-Bretagne (There was nobody to touch us in Britain)17. »

En 2008, Hambourg a dédié une place de la ville au groupe18.

L'apport décisif de Brian Epstein[modifier]

Article détaillé : Brian Epstein.

À leur retour d'Allemagne, les Beatles ont acquis la maturité qui leur manquait, techniquement d'abord, sur scène ensuite. Après leurs deux premiers voyages formateurs à Hambourg, le 9 novembre 1961Brian Epstein vient voir les Beatles au Cavern Club de Liverpool, le café souterrain où ils se produiront près de 300 fois jusqu'au 3 août 19635Disquaire à l'origine, Epstein n'a jamais dirigé de formation musicale auparavant mais connaît quelques-uns des à-côtés qui mènent à la popularité d'un artiste. Il va devenir leur mentor et les propulser au rang de musiciens professionnels. Il va notamment leur faire abandonner les vêtements en cuir pour une nouvelle tenue vestimentaire et gommer ainsi leur image de sauvages.

Les Beatles devront maintenant jouer en complet-veston, comme les professionnels de l'époque, avec leur coupe de cheveux caractéristique. Inventée par Astrid Kirchherr pour certains, par John Lennon et Paul McCartney à l'issue d'un court séjour à Paris en septembre 1961, pour d'autres, la « coupe Beatles » était déjà celle du personnage incarné par Moe Howard dans Les Trois Stooges19, trio comique très populaire aux États-Unis dans les années 1930 à 1950.

Brian Epstein fait le tour des maisons de disques afin de leur faire signer un contrat d'enregistrement, multipliant sans succès les tentatives auprès des grandes compagnies discographiques. Un échec chez Decca restera célèbre. Les Beatles y sont auditionnés le 1er janvier 19625en enregistrant 15 titres en une heure. Dick Rowe, directeur artistique (A&R) chez Decca, sera surnommé dans le milieu « the man who turned down the Beatles » (l'homme qui rejeta les Beatles) pour avoir dit au jeune manager  : « Rentrez chez vous à Liverpool, M. Epstein, les groupes à guitares vont bientôt disparaître20. »

L'intuition de George Martin[modifier]

Articles détaillés  : George Martin et Love Me Do.

Finalement, seul George Martin, alors producteur chez Parlophone, une division d'EMI, se montre intéressé. Début mai, Brian Epstein lui a fait écouter les bandes Decca21, et rendez-vous est fixé pour une audition dans les studios EMI d'Abbey Road le 6 juin 19625.

Quatre jours après être revenus de Hambourg où ils honoraient un engagement au Star Club - leur troisième séjour dans la ville allemande - les Beatles arrivent aux studios EMI de Londres, situés au 3, Abbey Road dans le quartier de St. John's Wood. C'est leur première visite dans ces studios, qu'ils rendront légendaires. George Harrison raconte ainsi leur première audition  : « Les autres membres du groupe m'ont presque tué lorsque George Martin nous a enregistrés pour la première fois. En rejouant la bande, il nous a demandé  : « Y a-t-il quelque chose qui ne vous plaît pas ? » Je l'ai regardé et ai dit  : « Pour commencer, je n'aime pas votre cravate », et les autres  : « Oh non ! On essaie de décrocher un contrat ici ! » Mais George Martin avait, lui aussi, le sens de l'humour20. » « Ça a brisé la glace ! », note-t-on du côté du personnel technique des studios EMI21.

George Martin a une intuition. Il décèle le potentiel des Beatles et décide de les « signer », mais il n'aime pas beaucoup le style de Pete Best et suggère de le remplacer pour les premières véritables sessions d'enregistrement. Le groupe ne se fait pas prier et s'en sépare enaoût 1962, pour le remplacer par Ringo Starr, avec qui les affinités sont bien plus grandes. Une éviction brutale, qu'ils n'annoncent même pas eux-mêmes à Pete Best – c'est Brian Epstein qui s'en chargera13. Ce renvoi ne sera pas sans conséquence. George Harrison explique  :« On avait joué au Cavern Club et les gens hurlaient « Pete est le meilleur ! » (jeu de mots avec « Best » en anglais), « Ringo jamais, Pete toujours ! » C'était devenu lassant, et je me suis mis à les engueuler. Après le concert, on est sortis des loges, on est entrés dans un tunnel tout noir, et il y a quelqu'un qui m'a balancé un coup de poing dans le visage. Je me suis retrouvé avec un œil au beurre noir. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour Ringo6 ! »

Les 4 et 11 septembre, ils enregistrent leur premier singleLove Me Do. Pour la version de Love Me Do présente sur l'album Please Please Me, le batteur est Andy White, musicien de studio, tandis que sur le single publié le 5 octobre 1962, c'est Ringo Starr qui tient la batterie ; George Martin ne voulait pas prendre de risques avec un autre batteur qu'il trouvait médiocre. Toutefois, Ringo Starr, qui n'a jamais oublié cette « humiliation », joue du tambourin sur la version de l'album13, et ce premier titre publié par EMI sera l'un des seuls où ce n'est pas lui qu'on entend derrière les « fûts » (Paul McCartney, également excellent batteur, remplace Ringo sur Back in the U.S.S.R. et Dear Prudence6).

À l'instigation de Brian Epstein, qui met à profit son expérience de disquaire, les Beatles vont désormais alterner des sorties de morceaux isolés (sur « 45 tours » ou « singles »), qui ne sont pas sur les albums, et celles d'albums dont sont extraits des singles lancés plus tard, accréditant ainsi l'idée qu'acheter un album des Beatles est une « valeur sûre » où l'on trouve déjà « les succès que les autres ne découvriront que demain ».

Pete Best, amer de son éviction des Beatles, sort son propre album en 1965, Best, of the Beatles (la virgule a son importance), avec le Pete Best Combo, dont la pochette est une photo où il est batteur du groupe et entouré des autres, mais cet album reste anecdotique. De cette époque, certains enregistrements rares et un peu marginaux des Beatles ont été très recherchés, notamment ceux qu'ils ont réalisés chez Polydor avec Tony Sheridan, les fameuses « bandes Decca » de janvier 1962 (que l'on a fini par entendre en partie trois décennies plus tard sur le disque Anthology 1), quelques chansons qu'ils interprètent en allemand et où ils se contentent de réenregistrer leur voix sur les bandes instrumentales existantes (finalement publiées sur le disque Past Masters, Vol. 1 en 1988), et des chansons sorties en 78 tours en Inde.




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