Guitare Débutant



  Accueil  Debuter  Accords  Rythmique  Arpege


Tablatures
 
 

Le projet Get Back[modifier]

Article détaillé : Let It Be (album).
L'immeuble du 3, Savile Row.

Le 2 janvier 1969, les Beatles se retrouvent autour d'un nouveau projet initié par Paul McCartney  : filmer et enregistrer des répétitions pour aboutir à une prestation en public, revenir aux origines, jouer « live » comme un vrai groupe de rock'n'roll, bannir tout ajout en studio, interdire le mot overdub ou les trucages en tous genres. De plus, le tout devra déboucher sur un film. Pourquoi ? Pour un futur show télévisé ? Pour montrer des répétitions avant un concert ? Pour que l'on voie les Beatles en train de créer un album ? Et si un concert doit être organisé, où et dans quelles conditions ? Le groupe a beaucoup de mal à se mettre d'accord sur les tenants et aboutissants du projet6.

Les séances du projet « Get Back » — ainsi nommé d'après la chanson éponyme, qui aurait dû donner son titre à l'album en préparation — se passent mal. Les tensions initiées lors des sessions de l'Album Blanc renaissent dans les froids studios de cinéma de Twickenham, à des heures matinales. La présence constante de Yoko Ono, à la limite de l'ingérence, n'arrange pas l'ambiance, tout comme le « dirigisme » de Paul. Devant des caméras tournant en continu, ils jouent de tout et de rien, beaucoup — une centaine de titres sont abordés, en quelques notes seulement pour certains —font le bœuf, jouant souvent mal et sans conviction64. John Lennon apparaît largement démobilisé, tandis que George Harrison est de plus en plus excédé. Après Ringo, c'est lui qui quitte le groupe, le10 janvier, revenant 12 jours plus tard. Son ressentiment, sa frustration de rester, en tant que compositeur, à l'ombre du tandem Lennon/McCartney et de se voir fréquemment refuser des chansons qu'il aimerait voir placées sur les disques, ne cessent de grandir64.

Les Beatles se rabattent ensuite sur leur propre studio, au 3 Savile Row, où est situé le siège de leur compagnie Apple. À l'initiative de George Harrison65, ils s'adjoignent Billy Preston aux claviers et finissent par donner leur ultime prestation publique sur le toit de l'immeuble, le 30 janvier 1969. Mais elle est interrompue au bout de 42 minutes par la police, suite à des plaintes pour cause de vacarme66. Les événements de ce mois de janvier 1969 figureront, un an plus tard, dans le film Let It Be, chronique de la dissolution d'un groupe. On y voit notamment George Harrison interpeller Paul McCartney  : « OK, bon, je m'en fous. Je jouerai ce que tu veux que je joue, ou je ne jouerai pas du tout si tu ne veux pas que je joue. Je ferai tout ce qui pourra te faire plaisir. » Les kilomètres de bandes enregistrées en un mois sont, dans un premier temps, rangées dans un placard, tant les membres du groupe s'en montrent insatisfaits.

Le 4 mars 1969, l'ingénieur du son Glyn Johns est appelé par le groupe pour mixer un album à partir des bandes existantes. Johns compile alors plusieurs versions des chansons de ce futur disque, enregistrées live en studio et sur le toit de l'immeuble de leur compagnie, mais les Beatles rejettent l'ensemble de son travail. Il en sera tout de même issu le single Get Back/Don't Let Me Down, publié le 11 avril 1969. Le reste des bandes retourne sur les étagères.

Abbey Road, l'ultime réussite[modifier]

Article détaillé  : Abbey Road.
Le passage piéton sur Abbey Road (Londres).
Le passage piéton sur Abbey Road (Londres).
 
La plaque de la rue Abbey Road en 2006.
La plaque de la rue Abbey Road en 2006.

Avec l'idée de ne pas rester sur cet échec, Paul McCartney contacte George Martin en lui proposant de faire un disque « comme avant ». « Comme vous étiez ? Avec John ? John est d'accord ? » demande le producteur, ce que le bassiste confirme6. Les Beatles vont se réunir une dernière fois dans les studios EMI d'Abbey Road, durant les deux mois de l'été 1969, bien décidés à mettre de côté leurs dissensions, à tirer dans le même sens, afin de « sortir sur une note élevée ». Cependant, John Lennon rate le début des sessions, le temps d'être soigné après un accident de voiture en Écosse13.

Une collection de chansons, dont certaines ont été composées en Inde, enregistrées sous forme de démo à l'époque de l'album blanc, et/ou répétées en janvier 1969 pour le projet Get Back, sont retravaillées pour aboutir à l'album Abbey Road. Quoi de plus simple que de donner, à leur ultime œuvre commune, le nom de la rue - ils se font photographier sur le passage piéton, le 8 août, pour la pochette du disque - où sont situés les studios dans lesquels ils ont enregistré l'immense majorité de leurs chansons depuis sept ans ? Il aura toutefois été, un moment, question d'appeler cet album Everest, en raison de la marque de cigarettes fumées par Geoff Emerick21.

Les titres d'Abbey Road évoquent les tracas et frustrations du moment, parlant d'argent qu'on n'arrive pas à obtenir, de dettes, de négociations juridiques (You Never Give Me Your Moneyde Paul McCartney), de poids à porter pour longtemps, de marteau d'argent qui s'abat sur la tête des gens dès que les choses vont mieux (Carry That Weight et Maxwell's Silver Hammer, Paul à nouveau), de retour du soleil après un hiver long, froid et solitaire (Here Comes the Sun, où George Harrison évoque les grands moments de tension au sein du groupe), ou encore d'un jardin sous-marin où « il n'y a personne pour nous dire ce que [nous] devons faire » (Ringo Starr dans Octopus's Garden).

C'est leur premier — et dernier — album entièrement réalisé en huit pistes, et également un des premiers dans l'histoire du rock où l'on entend du synthétiseur, un Moog en l'occurrence, acquis par George Harrison auprès de son créateur, Robert Moog6.

Les harmonies polyphoniques, qui avaient rendu les Beatles célèbres, sont de retour et contribuent au succès d'Abbey Road, sorti le26 septembre 1969 (c'est leur album le plus vendu après Sgt Pepper's). Leur sommet dans ce domaine est sans doute constitué parBecause, titre que John Lennon a composé en entendant Yoko Ono jouer la Sonate pour piano n° 14 de Beethoven, plus connue sous le nom de « sonate au clair de lune », qu'il lui demande de jouer à l'envers. Sur Because, les trois voix de John, Paul et George se superposent trois fois, soit une poignante harmonie à neuf voix, que l'on a pu entendre « a cappella » sur le disque Anthology 3 sorti en 1996 et, de nouveau sur Love en 2006.

La particularité d'Abbey Road est d'être constitué en partie de collages à partir de chansons ébauchées et inachevées. L'habitude fut prise de dire que la face A de l'album, qui s'ouvre sur Come Together et se referme sur I Want You (She's So Heavy) de John Lennon, reflète principalement son influence, tandis que la face B, qui contient le fameux « Medley » long de 16 minutes, reflète celle de McCartney. George Harrison se montre toutefois très inspiré avec Here Comes the Sun et surtout Something, qui est son premier et son seul Nº1 avec les Beatles.

Le Medley, articulé autour du thème musical de You Never Give Me Your Money de Paul, et qui contient en son sein trois bouts de chansons de John (Sun KingMean Mr. Mustard et Polythene Pam), est élaboré par George Martin et Paul McCartney. Mais, contrairement à beaucoup d'idées reçues émises postérieurement - et comme l'expliquent John Lennon et George Harrison - le groupe collabore dans son ensemble pour décider de l'ordre des morceaux, trouver de quoi remplir les mesures entre chacun, les enchaînements et les breaks6.

L'apparente dernière plage du disque, qui clôture le medley, s'intitule The End et se termine par une inédite série de solos (Ringo à la batterie d'abord, puis Paul, George et John, tour à tour, à la guitare, trois fois, sur deux mesures chacun) et la fameuse phrase « And in the end, the love you take is equal to the love you make » (« et à la fin, tu reçois autant d'amour que tu en donnes »). La vraie dernière plage du dernier disque des Beatles, morceau caché par un « blanc » sur le sillon du 33 tours, est minuscule (Her Majesty) et parle d'une manière peu commune de la reine d'Angleterre. À l'origine, elle se situait au cœur du medley, entre Mean Mr. Mustard et Polythene Pam, et Paul McCartney avait demandé à l'ingénieur du son John Kurlander de la retirer. Mais ce dernier, à des fins de sauvegarde — la consigne était qu'aucun des enregistrements des Beatles ne devait être jeté à la poubelle — la place en fin de bande, après un blanc de 15 secondes, derrière The End, coupée net. Après avoir écouté le résultat, Paul donne son accord. N'étant pas créditée au dos de la pochette originale du 33 tours, Her Majesty est considérée comme la première chanson cachée (hidden track) de l'histoire du rock.

Le 20 août 1969, les Beatles complètent l'enregistrement du titre de John Lennon I Want You (She's So Heavy)  : c'est la dernière fois qu'ils sont réunis tous les quatre en studio5.

Même si le succès est toujours présent, même si cette ultime collaboration est « heureuse », selon les acteurs — car tous savent que c'est la dernière fois — le plaisir de jouer ensemble ne les attire plus. Les Beatles disent ici, pour de bon, adieu aux Beatles, en montrant une dernière fois l'aspect miraculeux de leur association. « Tout le monde a incroyablement bien travaillé. C'est pourquoi j'aime particulièrement cet album » dira George Martin6.

« Paul est mort »[modifier]

Paul McCartney est par ailleurs, au même moment, l'objet d'une incroyable rumeur, qui voudrait qu'il se soit tué dans un accident de voiture en novembre 1966 et aurait été remplacé par un sosie. Pour les partisans de cette thèse, tout est bon pour l'accréditer en 1969, grâce à plusieurs indices, dont ceux-ci  :

  • La pochette d'Abbey Road constitue le point départ de cette légende urbaine. Elle fourmille d'indices pour étayer le postulat délirant : Paul traverse le passage piéton pieds nus, comme les morts que l'on enterre en Inde. La Volkswagen blanche que l'on voit est immatriculée « LMW 28 IF » soit « Living-McCartney-Was 28 years old-If » (« McCartney aurait eu 28 ans s'il était vivant », ce qui ne peut pas vraiment concorder car McCartney avait 27 ans lorsque l'album Abbey Road est sorti), il tient sa cigarette de la main droite alors qu'il est gaucher, etc.
  • Les mots mystérieux de John Lennon à la fin de Strawberry Fields Forever. On l'entendrait dire « I buried Paul » (« J'ai enterré Paul ») alors qu'il prononce en fait « cranberry sauce » (« confiture de canneberge ») ;
  • La phrase « He blew his mind out in a car » (« Il s'est éclaté la cervelle dans un accident de voiture ») dans A Day in the Life. Lennon évoque en fait le jeune héritier des brasseries Guinness, Tara Brown, qui s'est tué à 21 ans au volant de sa Lotus Elan endécembre 1966 ;
  • À l'intérieur de la pochette de Sgt. Pepper's, McCartney porte un badge sur lequel on peut lire « OPD », ce qui donne bien sûr « Officially Pronounced Dead » (« officiellement déclaré mort »). En fait, ce n'est pas « OPD » qui est inscrit, mais « OPP », soit « Ontario Provincial Police » ! On pourra aller aussi jusqu'à poser un miroir devant les mots « LONELY HEARTS » au centre de la grosse caisse devant laquelle pose le groupe. Cela donne « 1 ONE I X HE ^ DIE », et bien sûr les folles interprétations qui vont avec cela. Enfin, au verso de la pochette, ses trois camarades sont de face et lui, de dos ;
  • La chanson Revolution 9, comme les neuf lettres de McCartney, et l'on entendrait nettement dans ce long collage sonore, œuvre de John Lennon et Yoko Ono, le bruit d'un accident de voiture… Les partisans de la thèse évoquée ici trouvent également de très nombreuses « preuves » de leurs allégations en passant Revolution 9 à l'envers … ;

La liste des indices est donc longue, et non exhaustive dans ce chapitre. Le canular, comme le tintamarre médiatique, est énorme. Paul McCartney finit par prendre l'affaire en mains pour apporter un cinglant démenti. Malgré tout, il existe encore presque 40 ans plus tard des gens qui tentent de faire perdurer ce mythe. On trouve par exemple des dossiers sur Internet avec analyses photographiques à l'appui67.




Créer un site
Créer un site